vendredi 8 juillet 2011

La Propriété de Sarah Bernhardt

Tombée amoureuse de Belle-Île , Sarah Bernhardt a passé vingt-neuf étés à l'extrême nord-ouest de l'île dans un ancien fort militaire qu'elle a réaménagé.

Réhabilités, le fort et la maison proposent un voyage poignant et drôle dans la vie de la tragédienne. Une évocation unique en France.

1894, Sarah Bernhardt a le coup de foudre pour la pointe des Poulains, site sauvage à la proue de Belle-Ile-en-Mer, dans le Morbihan. La tragédienne achète en une heure le sombre fortin qui s'y trouve. Dès 1896, elle y passe ses étés, entourée de sa famille, de ses amis et de ses animaux.

Sa présence et l'empreinte profonde qu'elle laissa revivent depuis l'été 2007 grâce au musée qui a ouvert ses portes. Une initiative du Conservatoire du littoral, qui a acquis le site en 2001 pour le protéger. Victime de sa notoriété, la pointe des Poulains souffrait de la surfréquentation: 18 000 visiteurs par an, dont 50 % en été. Raviné, défiguré par les cars qui venaient y stationner, le site se dégradait, s'érodait tandis que les villas de la comédienne, fermées au public, se délabraient.

La villa des Cinq parties du monde. Lovée dans le relief, elle ne perturbe pas la ligne d'horizon. Elle aussi a été bâtie pour les parents et amis de l’actrice.
La vie à Belle-Ile est douce et animée. On y pêche, on y cuisine, on se dore au soleil. On reçoit, beaucoup. Des invités prestigieux, parmi lesquels le roi Édouard VII d'Angleterre. Excentrique, elle fit creuser des bassins et apporter des grenouilles du continent pour les entendre croasser à la nuit tombée. Mais ne croyez pas que Sarah Bernhardt et les siens s'isolent des Belle-Ilois. La "Bonne dame de Penhoët", comme l'appelle affectueusement la population, est sensible aux difficultés des habitants. Elle finance même une boulangerie coopérative.

La tragédienne, qui a marqué l'histoire du théâtre par ses interprétations et sa forte personnalité, aimait "venir chaque année dans cette île pittoresque, goûter tout le charme de sa beauté sauvage et grandiose". Elle y puisait, "sous son ciel vivifiant et reposant, de nouvelles forces artistiques". Malgré la souffrance et l'amputation d'une jambe, en 1915.










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