La rigole d'Hilvern est un énorme bief de dérivation de l'Oust. Cet ouvrage long de 64 km, serpente entre Bosméléac (commune d'Allineuc) et Hilvern (commune de Saint-Gornnery dans le Morbihan). Elle avait pour objet d'alimenter le canal de Nantes à Brest, à l'endroit où ce dernier fait la jonction entre les vallées de l'Oust et du Blavet.
A cet endroit, le canal a été creusé artificiellement sur le relief qui sépare le bassin de Rohan et celui de Pontivy, il fallait donc un apport d'eau pour faire fonctionner les nombreuses écluses qui permettaient le passage des bateaux d'une vallée à l'autre.
Le barrage de Bosméléac fut donc construit sur l'Oust en 1832 pour alimenter la rigole d'Hilvern, créant un réservoir d'une superficie de 74 Ha, pour une contenance maximale d'environ 3 millions de mètres cubes d'eau.
Il fallait en effet une réserve d'eau importante pour les mois d'été au cours desquels le canal puisait énormément sur la rigole pour pallier la fréquence des éclusages.
Depuis Bosméléac jusqu'au bief d'Hilvern, près de Saint-Gonnery, la rigole serpente en bordure de la vallée de l'Oust, suivant les courbes de niveau.
Sur les 64 Kms de son trajet, le dénivelé total n'atteint pas 20 mètres, soit une pente de 0,3 mm par mètre. Cet ouvrage remarquable n'a, en réalité, jamais bien fonctionné, essentiellement pour des problèmes d'étanchéité.
La concurrence du chemin de fer puis des transports routiers, la coupure du canal de Nantes à Brest par le barrage de Guerlédan ont amené la disparition du transport fluvial. Le canal n'est plus utilisé que pour la navigation de plaisance.
Hélas depuis la mise en service d'une station de pompage pour remplacer la rigole d'Hilvern dans son rôle alimentaire du bief de partage d'Hilvern, tout se patrimoine se retrouve à l'état d'abandon.
Les quelques travaux d'entretien quotidiens qu'elle nécessite ne s'effectuent plus , et cela la met en péril. En effet, elle se retrouve sous-alimentée voire même asséchée.
Le manque d'entretien des plantations a suffi en quelques années à rendre impraticables certains passages: chutes d'arbres ou de branches, manque d'élagage.
L'association de sauvegarde de la Rigole d'Hilvern lutte depuis de nombreuses années pour l'entretien et la restauration des différentes fonctions de l'ouvrage.
Il s'agit tout d'abord de restaurer sa fonction initiale, l'alimentation en eau de la section morbihannaise du canal, mais d'autres aspects sont à prendre en compte:
Son importance dans le milieu naturel tient d'une part aux plantations de châtaigniers et surtout de hêtres qui bordent son lit et qui constituent la dernière ligne d'arbres dans un paysage souvent dénudé. Par ailleurs, de par ses qualités piscicoles, elle constituait l'un des biefs à truitelles sauvages les plus intéressants des Côtes d'Armor.
C'est un balcon remarquable sur toute la vallée de l'Oust qui se prête tout à fait aux promenades pédestres ou équestres. Lieu de ballade pour les habitants des bourgs environnants, elles est fortement inscrite dans la mémoire de ce pays, car elle constitue une voie de traversée quotidiennement fréquentée.
Les eaux de la rigole sont également utilisées pour abreuver les animaux et considérées par les riverains comme une réserve possible en cas d'incendie. Le cumul de ces atouts peu faire de la rigole, à la suite de Bosméléac, "l'épine dorsale du développement touristique de cette région.
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